Champagne, vin effervescent, pétillant ou mousseux : quelles différences ?

verres de vin alcool

Vous projetez de fêter un heureux événement ? Une naissance, un anniversaire, un mariage ou une promotion est une excellente raison de sabrer le champagne. Vous savez, cette Veuve Clicquot que vous conservez précieusement dans l’attente d’une belle occasion de trinquer. Si vous n’en avez pas à portée de main, c’est le moment de faire un tour au supermarché. L’indécision survient au rayon des vins : mousseux, pétillant, mousseux, perlant ? Lequel prendre ? Mais surtout, quelle est la différence ?

Les similarités entre les différents vins effervescents

Citons pour commencer le dictionnaire du vin : « un vin effervescent est un vin qui laisse se dégager des bulles de gaz carbonique à sa surface ». Cela signifie que tous les vins effervescents sont avant tout des vins mousseux. Toutefois, le terme générique de vin mousseux a acquis (injustement) une connotation péjorative dans l’imagerie collective. Il sous-entend un vin de qualité médiocre et vendu à un prix bon marché.

Il n’en est rien, car le champagne, qui est le plus prestigieux des vins, est bien un mousseux ! Seulement, par souci d’élégance, on préfère plutôt parler de vin effervescent, de vin pétillant, de fines bulles, de crémant et de champagne. Autre similarité entre les vins effervescents ? Ce ne sont logiquement pas des vins tranquilles, c’est-à-dire, qui n’exercent pas de pression sur la bouteille. En gros, ils ne libèrent pas des bulles à l’ouverture.

Le secret des bulles dans les vins effervescents

Lors de la vinification, les levures naturellement présentes dans la peau du raisin transforment le sucre du jus en éthanol et en gaz carbonique. Ce processus s’appelle la fermentation. Afin d’obtenir du vin tranquille, on laisse le CO2 se dissiper par les cuves ouvertes avant l’embouteillage. Pour élaborer du vin effervescent, on peut recourir à plusieurs techniques – pour ne citer que la méthode « champenoise », la méthode « ancestrale », la méthode « dioise » ou encore la méthode de gazéification.

Le procédé le plus courant est la méthode champenoise, qui consiste à effectuer une seconde fermentation en additionnant encore du sucre, des levures et des adjuvants de remuage à un vin tranquille. Puis, on ferme la bouteille hermétiquement dans le but d’emprisonner le dioxyde de carbone et de le laisser se dissoudre dans le vin. Le temps de laisser la chimie (et l’alchimie) faire son effet et le CO2 se met à créer des bulles. Le vin tranquille devient alors un vin mousseux : c’est la prise de mousse. Lorsque vous ouvrez la bouteille, vous entendez un « pop » retentissant – le bruit que fait le gaz carbonique en s’échappant.

Notez que la pression à l’intérieur d’un vin pétillant peut être deux fois supérieure à celle d’un pneu. C’est pourquoi le sabrage est toujours accompagné de l’explosion du bouchon de champagne (attention à l’œil !)… et d’une explosion de joie parmi les convives.

Les quatre catégories de vins à bulles

La réglementation européenne révisée en 2008 et en 2009 distingue les vins effervescents selon leur niveau de gaz carbonique et la pression intérieure de la bouteille – mesurée en bar. En effet, le CO2 n’est pas présent en même quantité dans les vins. Les vins tranquilles se démarquent par une teneur en CO2 au-dessous de 1g/l, de sorte qu’ils n’exercent aucune pression sur la bouteille.

Pour les perlants (ou perlés ou moustillants), comptez 0,7 à 2g/l de CO2 et une pression entre 0,5 et 1 bar. À titre de rappel, ce sont des vins tranquilles qui présentent une légère pétillance à une température de 20° au débouchage. D’ailleurs, le bouchon ne saute pas et aucune mousse ne se forme. Les perlés ne passent pas par une seconde fermentation. En réalité, le processus a été interrompu, puis a repris naturellement après l’embouteillage. Parmi les exemples de vins perlants les plus connus, on peut citer le gaillac perlé et le muscadet. Ils sont généralement recommandés en apéritif.

Autre type de vin effervescent, les pétillants affichent entre 2 et 4 g/l de CO2 et une pression allant de 1 à 2 bars. Ce sont les champagnes et les crémants qui  moussent le plus, avec pas moins de 4,5 g/l de CO2 et une pression bien au-delà de 3 bars – soit jusqu’à 6 bars ! Outre la quantité de CO2 et la pression intérieure de la bouteille, la réglementation européenne classe les vins effervescents en 4 catégories.

Le Vin Mousseux (VM)

Le VM est fabriqué dans un récipient fermé à base de moût de raisin ou d’un vin présentant un titre alcoométrique volumique de 8,5 % vol. Au cours de la seconde fermentation, on y ajoute une liqueur de tirage composé de sucre et de vin. Notez que cette solution sucrée ne doit pas titrer de plus de 1,5 % vol. le titre alcoométrique volumique total de la cuvée – soit au moins 9,5 % vol. La durée de vieillissement est indéfinie.

Le Vin Mousseux de Qualité (VMQ)

C’est un vin mousseux dont l’élaboration requiert plus d’exigences. Le moût de raisin ou du vin doit titrer plus de 9 % vol. Autre chose, la durée minimale de fermentation et vieillissement sur lies – c’est-à-dire de contact avec le levain – est de 30 à 90 jours. Également, la durée de vieillissement avant commercialisation est de 6 à 9 mois selon la technique de fabrication.

Notez qu’il existe une sous-catégorie de VMQ appelée « VMQ de type aromatique » qui est préparée avec des moûts de raisins issus de cépages aromatiques tels que le gamay, le mauzac et la clairette. Sa durée de vieillissement est d’au moins un mois.

Le Vin Mousseux de Qualité Produit dans une Région Déterminée (VMQPRD)

Le digne représentant de ce type de vin est le… champagne. Comme son nom l’indique, il doit être élaboré dans une aire d’appellation bien définie et respecter les exigences propres à cette dénomination. Le VMQPRD est produit dans un récipient fermé avec un moût de raisin ou d’un vin qui titre au minimum 8,5 à 9 % vol. La durée de contact avec les levures oscille entre 30 et 90 jours, et la durée de vieillissement de 6 à 9 mois.

Le Crémant

Le crémant est une appellation standardisée en Europe pour désigner un vin VMQPRD blanc ou rosé. Ce nom a été négocié par les maisons de la région de la Champagne pour le distinguer de leur produit phare et ainsi conserver leur image. Le champagne et le crémant sont tous deux fabriqués selon la méthode champenoise. Il y a tout de même certaines différences, notamment au niveau du cépage car le champagne est fabriqué avec du pinot noir, du pinot meunier ou du chardonnay. Il y a 7 appellations de crémant en France (selon sa région d’origine) :

  • Le Crémant de Loire ;
  • Le Crémant d’Alsace ;
  • Le Crémant de Die ;
  • Le Crémant du Jura ;
  • Le Crémant de Bourgogne ;
  • Le Crémant de Bordeaux ;
  • Le Crémant de Limoux.

Le crémant fait de plus en plus d’émules, non seulement pour son goût proche du champagne, mais aussi parce qu’il est plus abordable. Il est devenu en quelques années un sérieux concurrent du roi des vins.

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